Dans la saga des Monkey Island, on suit Guybrush Threepwood, un aspirant pirate, qui va devoir batailler pour mériter ses galons… et qui va tomber amoureux au passage. Les techniques graphiques employées et son ambiance atypique permirent aux Monkey Island de se démarquer de leurs contemporains.
Car, à la fin des années 80, les jeux d’aventure c’était des lignes de commandes comme « Ouvrir coffre » ou « Tuer troll avec épée » : une seule faute de frappe ou erreur dans le verbe et vous aviez le droit à une réponse basique telle que « Cette action est impossible » (que l’on pouvait facilement lire une centaine de fois sur un seul jeu). Rares étaient les jeux en français en plus, du coup il fallait travailler son anglais, voire jouer avec un Harraps à côté de son ordi.
Si ce système permettait un nombre de choix d’actions énorme, il était aussi source de pas mal de frustration (et crises de colère pour ma part ^^’). Du coup, lorsque des jeux comme Maniac Mansion ou Zack MacKraken arrivèrent, ce fut une véritable révolution du genre : on cliquait sur un objet puis une action pour former des phrases ! Ça a l’air tout bête comme ça, mais pour les joueurs ce fut comme la découverte du Graal. Quand The Secret Monkey Island, développé par LucasArts arriva avec ce nouveau système révolutionnaire, son ambiance humour et piraterie ont fait le reste.
Mais revenons à l’essentiel ! Alors voyons, pourquoi les Monkey Island m’ont rendu gameuse. Qu’est-ce qui m’a attiré chez cette licence, qui m’a rendue accro dès le premier volet ? Ça s’est passé en plusieurs temps en fait.
À l’époque, je jouais surtout à des jeux d’aventure sur PC (étonnant non ; ). En cette année 1990, 3 très bons jeux d’aventure étaient en vitrines de mon magasin d’informatique préféré : Loom le sidéral, Indiana Jones la Dernière Croisade adapté du film et The Secret of Monkey Island (tous 3 de chez LucasArts d’ailleurs !). Si j’ai choisi Monkey Island alors que les 2 autres me tentaient aussi énormément, c’est parce que le jeu tournait sur un ordinateur dans le magasin et j’avais pu avoir un aperçu de ce monde particulier, peuplé de pirates un peu étranges, et où l’humour était omniprésent.
Une fois mon argent de poche économisé durant de longs mois englouti par la caisse enregistreuse, je suis rentrée directement chez moi avec mon butin. La boite ouverte, j’ai découvert, en plus des disquettes, un carton étrange fait de 3 cercles glissants l’un sur l’autre, avec des morceaux de visages de pirates grimaçants… le système de sécurité de l’époque. Ingénieux et plutôt amusant, encore un bon point pour lui.
Petit aparté pour les plus jeunes : Fin des années 80, début 90, les jeux PC (DOS en fait) étaient stockés sur disquette. Du coup, les gros jeux pouvaient vite prendre 4-5 voir 7 disquettes pour les plus lourds. De plus, il y avait déjà beaucoup de piratage et les éditeurs se creusaient la tête pour trouver des moyens de sécuriser leurs jeux (il suffisait de copier les disquettes ou les CD pour en faire autant de copies que voulu). Dans Monkey Island, cette ‘roue des pirates’ permettait de retrouver le code demandé au démarrage du jeu. Fin de l’aparté.
Ensuite, j’ai glissé la 1ère disquette dans le lecteur 3 pouces 1/2… et j’ai disparu de la vie réelle pendant plusieurs heures ! Incarner l’étonnant Guybrush en quête de reconnaissance, visiter l’île de Mêlée pour réussir le rite de passage et devenir l’un d’entre eux, tomber amoureux en chemin… et le tout dans un humour décapant ! Pour l’exemple, l’une des épreuves consistait à battre un pirate en duel… d’insultes ! Chaque insulte bien placée permettait de déstabiliser l’adversaire et ainsi réussir une passe à l’épée. Brillant !
Un peu comme dans Day of the Tentacle, les actions et les associations d’objets étaient parfois très improbables, mais lorsqu’on avait adopté la forme de pensée qui allait avec l’ambiance loufoque du jeu, les choses devenaient plus claires… Enfin, disons qu’on était à même d’imaginer qu’il était possible de faire fondre une serrure grâce à du rhum frelaté !
Malgré ses casses-têtes pas toujours logiques, les pirateries vidéo-ludiques de LucasArts furent une réussite commerciale. D’ailleurs, comme pas mal de jeux à succès des années 80-90, les Monkey Island ont eu le droit à leurs revivals. Je me souviens avoir pris un plaisir certain à jouer à The Secret of Monkey Island SE, une version aux graphismes revisités, tournant sur console… et toujours aussi délirant (le côté vintage en moins du coup).
En bref, pour moi la saga des Monkey Island fait partie du panthéon du jeu vidéo et j’en veux pour preuve le souvenir impénétrable qu’ils ont laissé aux joueurs de ma génération
Ci-dessous, pour les plus courageux/nostalgiques, la vidéo d’intro d’époque !
Date posted: 3 janvier 2013
Oh je suis fan !!!
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Mon 1er jeu PC (avec mon 1er PC d’ailleurs). Je me souviens qu’on l’avait eu (on=avec ma demi-soeur^^) offert avec le magazine Joystick.
ça me fait toujours plaisir et sourire de voir ressurgir ces vieux jeux en point&click avec cette dose d’humour qui nous fait rester des heures devant notre écran…
A l’époque, si tu voulais un « tip » pour te débloquer, il fallait connecter le minitel (jeuxvideo.com je crois :p), du coup, il fallait plus se creuser les méninges pour avancer
Je crois me souvenir qu’on avait mis pas loin d’un an pour venir à bout du 1er volet ! Alors qu’en 2-3h intensives et sans faillir, c’est plié !
En tout cas pour l’époque, les graphismes étaient très sympas, notamment les animations très réussies (je suis une adepte des cinématiques de fin ahahah =>> FFVIII est celle que j’ai dû revoir le plus en refaisant le boss de fin