Japon, juillet 2013 : les planètes Pokémon et Digimon tremblent. Le studio Level-5, connu pour la célèbre série des Professeur Layton, débarque sur les terres du jeu de rôle et plus précisément dans la contrée des combats de monstres. Face aux géants Pokémon et Digimon, les développeurs à l’origine de Yo-Kai Watch s’étaient fixé un défi de taille : éviter de plagier ses concurrents tout en reprenant des codes qui ont séduit des générations entières. Le pari est osé et risqué…Pourtant, Yo-kai Watch le remporte haut la main et connait un succès fulgurant au pays du soleil levant. Car chez nos amis japonais, la suite est déjà parue en 2014 (un troisième volet a été annoncé) et la licence s’est même offerte un dessin animé. Deux ans plus tard, le titre s’invite en occident avec les mêmes objectifs de conquête. C’en était assez pour attirer notre curiosité et pour vous délivrer notre test !
Yo-kai Busters
Dans le RPG de Level-5, le ou la protagoniste (ça sera à vous de choisir !) dispose d’une montre qui lui permet de détecter les Yokai. Ces créatures surnaturelles issues du folklore nippon peuvent apporter chance, malheur ou tout simplement jouer des tours aux humains qu’ils rencontrent. Voilà un bon point si vous êtes amateur de culture japonaise : vous rencontrerez de nombreux monstres faisant directement référence aux anciennes croyances. Avec ces êtres hauts en couleurs, l’histoire du jeu a du potentiel à revendre ! Avec sa montre, le héros que vous incarnez se fait son premier ami spectral. Celui-ci vous incite fortement à vous battre et à vous lier d’amitié avec plusieurs Yokai.
Ce qui nous amène à l’une des parties les plus intéressantes du gameplay ! Exit les pokéball et autres scans pour obtenir de nouveaux monstres. Pour acquérir de nouveaux Yokai, il faut les intéresser pendant les combats…Et pour cela, deux possibilités s’offrent à vous : les séduire en démontrant votre puissance ou en les nourrissant avec des mets qu’ils apprécient. Si vous êtes parvenus à impressionner l’esprit en le battant ou avec son plat préféré, il vous donnera son médaillon et vous pourrez le placer dans votre équipe pour qu’il combatte à vos côtés. Mais avant de passer à la phase séduction, il vous faudra repérer les Yokai dans les parages grâce à un radar intégré à votre montre. Vous pouvez également sortir votre loupe pour passer au crible les environs. Quel bonheur de ne pas subir des combats incessants dès que vous avez le malheur de passer dans des hautes herbes !
Les seuls moments où vous serez des proies pour les Yokai sont dans des « donjons ». Pour les éviter, il vous suffit de les esquiver. Comme vous avez plus de 200 Yokai à récupérer, autant en profiter pour leur proposer de vous rejoindre ! Mais attention : convaincre un Yokai n’est pas une mince affaire…Trouver la boisson ou l’aliment favori du monstre revient à rechercher une aiguille dans une botte de foin ! D’ailleurs, je ne saurais vous livrer le nombre exact d’items dont dispose Yo-kai Watch. Avec son monde ouvert, ses multiples lieux, boutiques et autres quêtes, la diversité des objets est tout simplement vertigineuse ! Boissons, pâtisseries, plats chinois ou japonais, fruits, légumes, burgers, chewing gums, poissons, et j’en passe !
Et avec tout cela, il faut parvenir à vous mettre dans la poche les Yokai étrangers et mener à bien vos quêtes : voilà où réside la difficulté du titre. Car côté gameplay et combat, Yo-kai Watch se veut facile d’accès et ne présente pas de problème majeur dans sa prise en main. On se déplace dans le monde ouvert comme dans n’importe quel TPS et l’utilisation du stylet est instinctive. Les seuls moments un peu plus cavaliers ont lieu pendant les séances de pêche et de chasse à l’insecte (je vous ai déjà dit qu’il y avait BEAUCOUP d’items dans Yo-Kai Watch ?!).
Yokai Ware Inc.
Si vous avez eu l’occasion de détenir une console portable de Nintendo à partir de la génération Gameboy Advance, vous avez forcément goûté aux joies d’un volet de Wario Ware Inc. ! Dans ce titre espiègle, les joueurs enchaînaient une suite de mini-jeux faisant appel à leur dextérité. Sans demander autant de vivacité, Yokai watch a tout de même repris le concept, avec une sauce plus modérée. Lorsque vous vous offrez une séance de pêche ou de chasse à l’insecte, vous devrez presser le bouton A au moment opportun. Sinon, vous pouvez dire adieu à votre proie et à tout ce qu’elle vous aurait permis de réaliser (terminer une quête, séduire un Yokai, l’échanger, le vendre…). Pendant les combats, les réflexes sont également mis à l’épreuve sur l’écran tactile. Si vous souhaitez lancer une botte secrète (appelée Amultime), vous devrez remporter au plus vite un « mini-jeu » imposé de manière aléatoire. Ainsi, vous devrez retracer des symboles, toucher à l’aide de votre stylet des orbes furtives le plus rapidement possible, ou tout simplement faire tourner une spirale.
L’idée est excellente sur le papier : enfin une innovation notable dans le monde du RPG de monstres ! Mais quelque part, les développeurs n’avaient pas trop le choix s’ils voulaient éviter l’ennui chez les joueurs : car vos trois combattants attaquent continuellement en mode « pilote automatique » sur le champ de bataille (s’ils ne le font pas, c’est qu’ils flânent ou qu’ils sont envoûtés). Ces assauts incessants ponctués par des « mini-jeux » apportent un souffle nouveau au genre. Néanmoins, la diversité des actions est malheureusement limitée : on se lasse donc très vite des combats. De plus, les « mini-jeux » se présentent à vous uniquement lorsque vous souhaitez effectuer une action (Amultime ou de guérison d’un de vos combattants qui a subit un sortilège ennemi). Un peu dommage de se sentir spectateur dans un combat aux animations peu originales…
Heureusement, Yo-Kai Watch dispose d’un univers vaste en monde ouvert avec de nombreuses quêtes à réaliser. Bien que répétitives, ces missions sont paradoxalement addictives. Tout comme les combat remportés, elles permettent de remporter des points d’expérience et de faire évoluer votre équipe de monstres. Ici encore, les développeurs ont vu juste : les joueurs peuvent enfin gagner des niveaux autrement qu’en combattant ! Au milieu de ces innovations, le titre respecte tout de même les codes du RPG de monstres. Ainsi, on retrouve les éternelles orbes d’expérience et autres talismans démultipliant les statistiques de vos personnages. Aussi, les Yokai disposent d’un caractère (stratège pour avoir tendance à régénérer la vie de ses amis, grognon pour infliger plus de dégâts…) et d’un type qui vous permettent d’établir des stratégies.
En bref
Grâce à de nombreuses touches novatrices dans le gameplay, Yo-kai Watch divertit à merveille et est parvenu à limiter les reddit du genre. Il faut donc saluer le travail des développeurs qui sont parvenus à apporter un peu de nouveauté dans une recette récemment devenue vingtenaire. Malheureusement, l’aiguille de la Yo-Kai watch tourne un peu en rond à cause de la répétitivité des objectifs et des combats. Les nombreuses quêtes redorent l’intérêt du jeu, mais, même si les histoires varient, vous devrez souvent effectuer les mêmes actions. Si vous adorez chercher des objets, passer au peigne fin les environs, résoudre des puzzles et rendre service aux passants, le titre devrait néanmoins vous satisfaire.
Côté graphismes, Level-5 n’a pas failli à sa réputation : quelques scènes animées en fin de quête confirment leurs excellentes compétences artistiques et la maîtrise de la 3D est au rendez-vous et bien exploitée (mais bon, on est sur 3DS, donc rien de dingue non plus !). Pour la partie design, chacun se fera sa propre opinion. Mais chez Les Gameuses, on a eu du mal à trouver notre compte en matière de Yokai stylés, ou tout simplement trognons. De plus, la traduction française est peu flatteuse pour certains noms traduits (on frôle le ridicule dans certains cas…). On a donc eu un peu de mal à s’attacher aux petits monstres de la nouvelle licence. Mais bon, vous savez ce qu’on dit des goûts et des couleurs ?
- Conception irréprochable
- Des idées innovantes dans le gameplay
- Une durée de vie extensible
- Un monde ouvert assez vaste
- Des quêtes à la pelle
- Des missions répétitives
- un côté enfantin qui fait grincer des dents quand on est grand
- des noms et un design de monstres discutables
- Un peu d’ennui pendant les combats
Date posted: 12 mai 2016