Il aura donc fallu plus d’un an pour voir débarquer en France Tomodachi Life, jeu qui a eu un sacré succès sur l’archipel nippon puisqu’à ce jour, plus de 5 millions de copies ont été vendues. Il y a fort à parier que cette réussite vient de ce cocktail loufoque, ce mélange entre plusieurs concepts vidéo-ludiques chronophages et addictifs. Mais est-ce que cet « esprit japonais » arrivera à nous séduire sur le long terme, nous joueurs occidentaux ?
Tomodachi Life, comme nous l’avions présenté dans notre preview il y a presque trois semaines maintenant, est une sorte de crossover un peu foudingue entre les Sims et Animal Crossing, parmi tant d’autres choses. Vous commencez votre partie sur une île, que vous êtes appelé à nommer comme bon vous semble. Si certains ont décidé de s’installer sur l’Île Internet, j’ai donc posé pied à terre sur l’île Tsuntsun – you don’t say – et ai laissé mon Mii partir en quête d’aventure, comme une grande.
Mais comme le titre véhicule bien le propos du jeu, il a vite été question de rajouter du monde, des copains, des persos de fiction, de la vie sur cette fichue péninsule ! Car ça ne fera que peu de sens si vous vous cantonnez à n’avoir qu’une dizaine de personnages qui interagissent sur l’île. Le potentiel du jeu n’est vraiment à son meilleur que lorsque plein de Mii échangent. Des tonnes et des tonnes de QR Code de personnages ont été posté un peu partout sur Internet depuis un an que le jeu est sorti, il est désormais aisé de remplir les appartements de votre tour d’habitation dans Tomodachi Life. Le jeu propose également d’importer les Mii déjà présents dans votre console et même d’en créer de nouveaux. Rien ne vous empêche de recréer toute votre famille dedans !
Bon, étant donné que les Mii peuvent se mettre en couple - hétérosexuel uniquement, ça a d’ailleurs suscité une petite polémique il y a quelques semaines -, on est d’accord que la situation ou vous sortez avec vos propres parents n’est pas très sponsorisé par les comités d’éthiques. Mais bon, rien ne vous empêche de réfréner les pulsions sentimentales de vos Mii en affirmant que l’élu(e) de leur coeur n’est pas fait pour lui/elle.
En jouant, vous avez donc l’impression d’être une sorte d’entité omnisciente – mais pas omnipotente -, qui supervise tout ce petit monde, répond à ses requêtes, qu’elle soit d’ordre purement matériel (envie d’un nouveau chapeau, d’une nouvelle décoration pour l’appartement, etc.) ou relationnel (la notion de couple ou d’amitié entre les différents Mii). Ces petites attentions du quotidien permettront de faire monter la courbe de bonheur de chaque personnage. A chaque niveau gagné, vous pourrez offrir un objet, une nouvelle déco d’intérieur, une expression, etc. au Mii concerné. Et puis vous gagnerez des espèces sonnantes et trébuchantes, vous permettant d’acheter de nouveaux objets chaque jour. Cercle vertueux, en gros, puisque plus vous fournissez de biens à vos Mii, plus ils sont heureux et plus vous aurez d’argent pour recommencer une nouvelle boucle.
Tout ce petit monde peut tout de même vivre sans vous, à la manière d’un Animal Crossing, et les échanges entre les personnages sont suggérés, même lorsque vous n’êtes pas devant votre console à observer tout ce beau monde. Il y a même parfois ce sentiment de distanciation qui naît, suivant les situations. Mais c’est aussi un point fort qui fait le sel du jeu. Les discussions ou les saynètes les plus incongrues arrivent justement lorsque l’on s’y attend le moins. Vous lancez le Tomodachi Quest journalier, mini-jeu qui s’inspire des RPG de la période NES/SNES et vous vous retrouvez à affronter le Démon Chaussure de Verre. C’est également sans compter sur les mini-jeux à la limite de l’absurde, complètement dans l’esprit des Wario Ware. Ça tombe bien, ce sont les mêmes personnes déjantés de chez Nintendo SPD1 (ils sont également responsables de la franchise Rhythm Tengoku ) qui sont derrière Tomodachi Life.
Enfin, le côté social est présent, d’un côté dans les interactions entre les Mii mais également en terme d’échange avec les autres joueurs physiques. La facilité d’échange de Mii via QR Code est bien mise en avant. Les fonctionnalités Streetpass sont également bien utilisées et sont même récompensées par l’obtention d’objts spéciaux introuvables en magasin ingame. Au début du jeu, vous sélectionnez l’item que vous souhaitez envoyer à chaque rencontre qui sera disponible à l’achat dès lors que d’autres joueurs du jeu vous auront croisé. Nintendo a également mis un point d’honneur à ce que la communication des aventures de vos Miis soit grandement facilitée, puisqu’un module de partage des captures d’écran réalisées grâce aux touches X et Y de votre 3DS est disponible. Il est possible de relier vos comptes Facebook, Twitter et même Tumblr à votre 3DS et de publier sur les réseaux sociaux le dernier tube à la mode de vos petites ouailles ou bien leurs péripéties en voyage de noces ! Pour un jeu axé sur le social et le partage, c’est une feature plutôt rigolote et bien pensée.
Pour être franche, j’ai du mal à donner une note à ce jeu. Celle donnée dans ce test est une sorte de synthèse de mon ressenti et de ce que je pense être une note honnête pour guider le joueur ou la joueuse dans son envie ou non d’achat. Mettre un 4 sur 5, qui est ce que j’attribue à ce jeu, me semble trompeur car il est évident que le principe du jeu divise et divisera. A ceux qui se disent que le jeu risque d’être répétitif, je leur répondrai oui et non. En lui-même, il dispose de très nombreuses features, des objets qui sont renouvelés chaque jour, des events différents en fonction des jours et même des heures de jeu en particulier, la possibilité de faire chanter vos Mii à la salle de concert avec une infinité de choix en ce qui concerne les paroles (elles ne sont d’ailleurs pas censurées en cas d’incartade verbale, ce qui est rare chez Nintendo) et l’assurance que vous trouverez toujours des configurations d’échanges relativement inédites. En revanche, comme dit plus haut, la condition sine qua none pour avoir un minimum de diversité dans ce jeu est d’avoir une population Mii assez conséquente. Le jeu en lui-même n’ayant pas d’histoire ni de scénario, il est essentiel d’avoir un bon nombre de protagonistes pour alimenter concrètement vos sessions de jeu.
Bien entendu, il est également possible que le loufoque à la japonaise ne soit pas du tout votre tasse de thé, à ce moment-là, il est conseillé de ne pas investir dedans, de ne pas passer par la case départ et de- pardon.

Enfin, moi, j’ai réussi à partir au Japon avec mon chéri de la vraie vie, alors ça va, j’approuve bien Tomodachi Life
j’ai hâte de l’acheter!