Depuis plusieurs années fleurissent les franchises qui utilisent le mythe du mort-vivant comme fer de lance de leurs synopsis, du film (Zombie, Shaun of the Dead et plus récemment Paranorman) aux comics, et bien sûr, les jeux vidéo, médium qui nous intéresse dans ces colonnes ! Et plus précisément, la seconde adaptation de cette célèbre série de comics qu’est The Walking Dead, la première étant la série télévisée à succès sur la chaîne américaine AMC, par l’équipe de Telltale Games, la belle équipe derrière les jeux Retour vers le Futur.
À noter que ceci n’est qu’un petit point à mi-parcours sur ce qui constitue la Saison Une de The Walking Dead à la sauce Telltale. Un autre article viendra compléter ce premier avis lorsque les cinq épisodes seront sortis.
À l’instar des BTTF, The Walking Dead sera une série d’épisodes en Point and Click se situant quelques jours avant le canon de l’histoire développée dans les comics et la série (même si de petits clins d’oeil sont visibles, avec la présence de certains personnages connus, comme Glenn ou Hershel). Ce ne sera donc pas Rick Grimes que nous aurons à diriger à la manette, mais Lee Everett. Lee, au début du jeu, est sur le point… de finir en prison, sort vite avorté au demeurant. Rapidement confronté à l’infection qui commence à se propager telle une traînée de poudre, la réactivité devra devenir votre meilleure alliée dans cette course contre la montre pour votre survie. Et celle de Clémentine : cette jeune fille d’à peine 10 ans sera votre première rencontre et votre principale source d’inquiétude dans les heures de jeu à venir.
It’s the end of the world…
Point and Click sera le premier genre de jeu auquel TWD se rattachera, mais il se rapproche également du roman interactif ainsi que des livres-dont-vous-êtes-le-héros, ces œuvres que vous construisez vous-même avec la multitude de choix à votre disposition, certaines vous menant fatalement à un destin un peu funeste. Il faudra veiller à ne pas vous mettre dans des situations trop dangereuses, parfois à la faveur d’inimités au sein de votre groupe de survivants. Car l’un des points très forts du jeu est, au-delà de cette histoire que vous cousez avec vos petits pouces, les relations que vous choisirez de lier avec les différents personnages. Il sera parfois utile d’émettre un jugement un peu fâcheux sur l’instant, qui pourrait vous sauver plus tard. Peut-être à l’épisode d’après, qui sait.
Et bon sang que ce jeu est bien écrit, de l’échange de mots un peu banal aux situations clés qui requièrent de vous impliquer concrètement en mettant vos deux pieds dans le plat. Cette utilisation parcimonieuse des majuscules lorsque le stress est à son paroxysme. Ces moments fabuleux où l’on ne vous octroiera que trois pauvres secondes pour réaliser quelque chose, et qui ponctuent votre récit de pics d’adrénaline. Il est impossible de s’ennuyer. Telltale a trouvé la formule idéale pour nous captiver dès les 5 premières minutes. So far, so good à la fin du second épisode, je suis très impatiente de lancer l’épisode 3.
Petite featurette intéressante reliée à vos choix, à la fin de chaque épisode, il vous est possible de voir quel est le pourcentage de joueurs qui a pris la même direction que vous lors des choix cornéliens au sein des 7 ou 8 chapitres. S’il est gratifiant de faire un choix complètement à l’opposé de la majorité, malheureusement, il y aura des situations ou pour éviter un cruel « You are DEAD », il vaudra mieux éviter de jouer les marginaux.
… As we know it !
Il était question plus haut de réactivité. Pour une grande partie de vos choix dialectiques durant les interactions entre person-nages, vous n’aurez qu’un temps limité pour y répondre, sous peine d’être sanctionné par une absence de dialogue. Si cela ajoute à la tension et vous pousse à être pleinement concentré, cela pourra également compliquer la tâche pour les non-anglophones, le jeu n’étant à l’heure actuelle disponible qu’en anglais. Pour ceux qui tâtonnent à peu près la langue de Shakespeare, rassurez-vous, si votre anglais est quelque peu fébrile à l’écoute : The Walking Dead est entièrement sous-titré… en anglais.
Graphiquement proche du style des comics de Kirkman, la décision d’utiliser la technique du cel-shading sied à merveille aux personnages pour lesquels les émotions, positives comme négatives, seront aux rendez-vous. Dommage que j’aie pu noter à quelques reprises certains bugs, ce qui ne gâche pas grand chose tant l’attention est concentrée ailleurs. Il est juste à souhaiter que cela ne perdure pas dans les trois actes restants.
Does it feel fine ?
En résumé, The Walking Dead est jusqu’à présent un très bon moyen vidéoludique de vous coller le frisson. Même les réfractaires au gore ou aux jeux de survival-horror pourront s’y frotter, ces deux notions étant relativement bien maîtrisées pour limiter les effusions gratuites. Chaque épisode dure en moyenne 3h, ce qui leur permet d’être faits d’une traite. Bien sûr, cela participe à la tension latente et aux émotions parfois exacerbées qu’ils peuvent soulever et c’est très plaisant. Il est d’ailleurs conseillé, pour cette raison et à l’instar d’un Game of Thrones, de s’attacher de manière modérée à un personnage en particulier. Même si le jeu vous y pousse par sa puissance d’écriture. Sait-on jamais, vous pourriez en être séparés prématurément.
À noter qu’il vous est possible de l’acheter par épisode, mais également en un Season Pass réunissant les clés des cinq opus qui se débloquent une fois que l’épisode concerné est sorti sur les plateformes de téléchargement (PSN ( support du test ), XBLA, Steam et sur iPad).
On se retrouve dans quelques mois pour les impressions finales ! Notez vos choix, un comparatif pourrait être une chose intéressante à faire …