[Test] The Denpa men 3 : The Rise of Digitoll

Nintendo – et ses éditeurs tiers, par extension – n’est pas spécialement connu pour ses RPG. On a quand même la saga des Fire Emblem, ou même de jolis titres comme Xenoblade, Pandora’s Tower ou encore The Last Story qui sont sortis sur ses consoles ces dernières années. Mais la grande machine Nintendo compte surtout sur des titres à la Mario pour vendre ses consoles. Ce qui ne les empêche pourtant pas d’avoir lancé il y a peu le troisième opus d’une franchise peu connue mais disposant d’une caution loufoque rigolote : The Denpa Men. Intitulé Rise to Digitoll, il se place en préquel des deux premiers jeux Denpa sorti sur 3DS.

Vous vous souvenez de la Guerre des têtes ? Mais si, vous savez, ce jeu inclus dans les 3DS au moment de leur achat. Oui, bon, il n’avait rien de mémorable, je vous comprendrais si vous aviez mis ça dans un coin de votre tête et que vous l’aviez (volontairement) oublié. C’est pas si grave. Mais pourquoi parler de ça si ça n’a pas d’intérêt ? Parce que The Denpa Men reprend ce même concept utilisant la réalité augmentée, technologie fort vantée par Nintendo au moment de la sortie de la console et pourtant si peu exploitée depuis.
En lançant le jeu, vous serez donc alpagué par un petit Denpa à la voix fort hystérique vous demandant de recruter presto une armée d’autres Denpa pour l’aider dans sa quête : retrouver sa copine Crystal qui s’est fait kidnapper. C’est donc parti pour dix bonnes minutes de recherche frénétique dans les airs pour débusquer ces petits bonhommes. S’il est rigolo de parcourir les longs couloirs de son travail sur son siège à roulette, il est recommandé de ne pas tourner à 360°C dans les transports en commun pour capturer ces petits êtres. Ne faites pas ça dans vos TEC, les enfants, ça pourrait entraîner des alarmes intempestives de la part de passagers effrayés.

Il faudra également veiller à ne pas choisir ses Denpa Men sur des critères de « Kawaii-pipoutitude ». Chacun d’entre eux a une couleur référence à un élément et des caractéristiques spécifiques et composer une équipe équilibrée sera nécessaire au bon déroulement de votre partie. Certains seront habilités à utiliser la magie, d’autres devront compter sur leur fort compteur de PV ainsi que la force brute. La composition de votre équipe est donc quelque chose à stratégiser dès le début pour éviter les mauvaises surprises.C’est d’ailleurs peut-être le seul moment ou vous aurez à faire preuve d’un minimum de réflexion quant à vos choix, puisque les phases de combat sont assez dépourvues d’actions en elles-même. Le choix se limite à attaquer en groupe les ennemis, se soigner, se mettre sur la défensive. Si les combats peuvent donc se faire en pilote automatique en martelant votre bouton A de votre console comme s’il n’y avait pas de lendemain – faites attention, on en choppe des tendinites -, il sera bon de garder un oeil sur le leader de votre équipe, Rick. En effet, celui-ci, selon si vous vous battez en extérieur ou à l’intérieur d’un donjon, pourra entraîner la fin du combat en cours et votre retour à Digitoll s’il vient à s’évanouir.

Le jeu est plutôt long, en plus d’être assez ouvert et laisse libre court à l’exploration entre deux donjons liés au scénario. Les phases de leveling sont de ce fait plutôt agréable, évitant la sensation de redondance à l’idée de passer de force deux heures dans la même zone afin de pouvoir enfin refaire le portrait à ce boss qui n’a vraiment pas envie que vous passiez à l’étape suivante. Explorer le monde de Digitoll permet également de voir la diversité des side quests que le jeu a prévu pour le joueur. De la pêche, de la décoration d’intérieur des habitations de vos Denpa à la Animal Crossing, de la recherche de cristaux, il y a largement de quoi faire dans les faits pour ne pas s’ennuyer en jouant ni ressentir ce sentiment de « La princesse est dans un autre château, essaie encore ».

The Denpa Men 3 est un jeu décent, solide dans ses mécaniques, mais qui souffre de plusieurs défauts. Tout d’abord, sa musique, vite entêtante dans le mauvais sens du terme et qui se répétera bien souvent. Jouer avec une autre OST dans les oreilles ou voire même sans le son est vite devenu un réflexe. Ensuite, le jeu est, une fois n’est « plus » coutume, non localisé en français et il faudra se contenter de la version dans la langue de Shakespeare, ce brave homme, si vous voulez parcourir le monde de Digitoll. Et le modèle de gameplay assez répétitif lui aussi, avec les phases donjon/exploration/level up obligatoire ne réjouira pas tous les joueurs. Mais pour les amateurs du genre jeu de rôle et qui veulent voir autre chose que les grosses productions AAA, Rise of Digitoll peut être une petite pastille de fraîcheur bienvenue. D’autant plus qu’étant disponible pour 10€ sur l’eShop, prendre le risque de tenter l’aventure n’est pas trop coûteux.