En mal de vrais bons titres pour dynamiser le catalogue de la bête, la PSVita a vu arriver à la mi-février l’adaptation de Rocketbirds : Hardboiled Chicken, ancien jeu Flash ayant eu son petit succès jusque lors.
Ce titre appartenant au genre de la plate-forme, entrecoupé de séquences de réflexion ici et là, vous entraîne à Albatropolis, ville sous le joug et le régime de terreur des touts puissants pingouins et leur leader Putzki. Les habitants, alors représentés par d’autres espèces d’oiseaux, tels des perruches ou encore des poulets, doivent survivre tant bien que mal à ce dictateur plus qu’autoritaire ( alerte inspiration Corée du Nord ou même URSS, en bien moins terrifiants dans le texte que les vrais, rassurons-nous ), quitte à créer au péril de leurs vies des poches de rébellion afin de tenter de renverser la junte au pouvoir.
Hardboiled Chicken, Rambo du poulailler.
C’est là qu’entre en scène Hardboiled Chicken. Ce poulet de commando que vous dirigerez tout au long des 15 niveaux que comporte le jeu, est un combattant aguerri, qui n’hésite pas à utiliser un arsenal d’armes allant du simple fusil à la grenade en passant par le dévastateur fusil à pompe pour arriver à ses fins, celles-ci impliquant notamment d’éliminer Putzki, ayant une sérieuse dent contre lui (haha, poulet, dents, haha, humour. Ahem).
Bien entendu, s’il s’avérera parfois grisant de tirer à tout va sur les pingouins belliqueux qui veulent absolument vous voir à terre pour éviter de passer un mauvais quart d’heure, d’autant plus que votre stock de munitions ne sera pas à gérer avec une extrême minutie, celles-ci étant disséminées sur tout votre chemin, il faudra par moment être plus discrets. Sans insinuer qu’il y aura de sérieuses phases d’infiltration, n’allons pas jusque là, Hardboiled devra par moment utiliser une arme bien pratique que la rébellion lui confiera rapidement : les Cérébugs. Ces petites choses sont faites pour exploser rapidement, à l’instar des grenades, et permettre à notre poulet sous stéroïdes de contrôler tout ennemi qui aurait respiré le gaz que le Cérébug relâche. A vous donc de trouver quel sera l’interrupteur sur lequel appuyer, ou le treuil à faire descendre pour libérer la voie, et ce de manière bien pratique puisque les autres pingouins ( un peu limités, il faut l’avouer ) ne se douteront de rien. Cependant, je contesterai un peu la manière avec laquelle l’on peut relâcher son emprise sur le pingouin, puisqu’elle consiste à faire en sorte que le pingouin… se tire dans le crâne. Pas vraiment déontologique mais j’imagine qu’après en avoir dézingué soi-même trois douzaines sur le chemin à grands renforts de mitraillette, nous ne sommes plus à ça près.
Niveau Gameplay, le jeu reste, sûrement de par sa nature initiale de jeu flash, assez simple à prendre en main et à comprendre. Chaque touche servira à une action bien précise, il n’y aura que peu d’enchaînements ni de combos de celles-ci à réaliser en pleine action, excepté lorsqu’il faudra envoyer un Cérébug ou une grenade, ou il faudra alors maintenir votre touche L tout en caressant délicatement votre écran tactile arrière pour arranger l’angle d’envoi de votre arme. Le changement d’arme se fait par simple pression vers la gauche ou la droite de votre croix directionnelle, pas de menu dédié à l’équipement. Cette simplicité de commandes se retrouve dans la manière d’aborder un niveau, et parfois même dans sa diversité. Qui reste, soyons honnêtes, minime. Une carte à retrouver pour actionner une porte précise, une caisse à pousser pour atteindre un palier qui permettra d’avancer vers la prochaine zone, des montes-charge à actionner dans un ordre bien précis, on se retrouve rapidement à faire la même chose dans chacun des stages. Néanmoins, l’environnement est relativement différent à chaque fois, ce qui évite un violent sentiment de redondance, simplement une mémoire physique des gestes qui, dans ce genre de situation, peut être gênante ou parfois synonyme d’ennui.
Les phases en jetpack, nouveauté des versions Playstation, marchent malheureusement sur le même principe, sans réel challenge ni surprise : Des ennemis sortent des zeppelins, il faut faire exploser leur propre jet, soit par nos missiles, soit par une subtile pirouette et un retour à l’envoyeur. Rien de bien novateur.
Afin de corser un peu l’aventure, deux modes de difficulté sont dès le départ à la disposition de ceux qui sont Hardboiled à l’instar de notre héros et qui veulent se donner un peu plus de fil à tordre et retordre, et peut-être allonger un petit peu la durée de vie du soft, qui dépasse à peine les 5h en solo. Cependant, cela demeure un rapport qualité/prix correct, pour peu que l’on accroche au style et à l’histoire. Je ne trouve personnellement pas du tout l’humour aussi décapant et loufoque que prévu, mais à défaut, ça reste un défouloir plutôt correct. J’ai cependant eu un petit gloussement à l’évocation de Twitter dans les dialogues d’un des premiers niveaux.
Un point est cependant à souligner en gras : la qualité de la bande sonore. Le groupe New World Revolution nous apporte quelques pistes assez rock, collant bien à l’esprit du jeu, et que l’on a plutôt plaisir à ré écouter une fois la console posée et éteinte.
D’une qualité graphique plutôt correcte ( des level designs plutôt léchés aux personnages ne souffrant d’aucun problème d’animation ), avec un côté défouloir et sans réelle prise de tête durant de longues minutes sur comment avancer vers le niveau suivant, Rocketbirds : Hardboiled Chicken représente un de ces quelques petits jeux à moindre coût qui peuvent être un bon moyen d’alimenter votre Vita. Néanmoins, il ne faut pas en attendre bien plus, le jeu n’offrant aucun réel challenge. Agréable mais pas vraiment mémorable sur le long terme.
Les Plus :
- Un jeu au visuel varié et agréable
- Un défouloir plutôt correct, qui se picore par chapitres
- Une très bonne bande-son
Les Moins :
- Il reste cependant assez répétitif
- Devoir passer directement en mode Hardboiled si l’on souhaite une réelle difficulté
- Ces odieux croassements en guise de voix