« Persona ? C’est quoi ce truc ? Et y en a déjà eu 5 ? J’en n’ai jamais entendu parler pourtant ! »
Je vous conseille d’aller visiter le wiki de l’univers des séries (oui il y en a pas mal vu les spinoff, jeux, jeux mobiles, anime, etc. …) : http://megamitensei.wikia.com/wiki/Category:Persona_Series
En quelques mots, tout a commencé avec la trilogie de livres Digital Devil Story d’Aya Nishitani dont le premier tome Megami Tensei a été adapté en jeu vidéo. Le fil conducteur de l’intégralité des opus (ainsi que des spin-off) était ainsi né, universpiochant dans de multiples mythologies (surtout pour le bestiaire) et une ambiance pesante voire glauque comme direction artistique.
Un des spin off de la série ‘mère’ sont les Persona qui – à mon avis – ont réellement réussi à se détacher des Megami Tensei et créer leur propre identité à partir du troisième opus sorti sur la PS2. Tout en gardant les bases des Megami Tensei, on continue à avoir cette ambiance dérangeante (surtout dans les thèmes abordés) au fil des opus et le bestiaire garde cette tradition de puiser aussi bien dans la mythologie des Yokai (les vrais, pas ceux qui vivent dans une montre !), qu’au panthéon des créatures divines et dieux de notre monde (hindous, nordiques, chrétiens, …). A partir du troisième Persona donc, on voit une identité visuelle très pop, qui colle étonnamment bien avec les thèmes assez perturbants abordés dans le jeu. C’est également à partir du 3 qu’on introduit – en plus de la partie J-RPG au tour par tour – une partie visual novel.
Persona 5 est bien le digne héritier de la série car tout y est : direction artistique pop, visual novel/dating sim, donjons et combats au tour par tour, un bestiaire comme on les aime et des thèmes glauques à souhait.
« Mouaaaaaais je crois comprendre le concept de visual novel, mais ça plus le tour par tour… le jeu doit être super lent non ? »
Que nenni cher ami, le système de combats de Persona 5 a distillé à mon avis le meilleur qui se fait en son genre, en l’upgradant encore, le rendant du coup vif, funky et surtout hyper jouissif à jouer. Entre attaques physiques à l’arme traditionnelle ou à feu (il n’y a plus que deux types de dégâts physiques dans cet opus contrairement aux précédents ou il y en avait plus) ou invocation d’un Persona afin d’utiliser ses compétences. C’est pour cela qu’il faut bien choisir et découvrir les faiblesses des Persona qu’on rencontre, ça peut servir plus tard.
En effet, toucher leur point faible active une deuxième dynamique de combat, celui du Hold Up qui permettra de quémander/négocier/recruter. La gestion des forces et faiblesses est indispensable afin de s’assurer de ne pas perdre 30 minutes au détour d’un combat. Le jeu gère très bien la progression de la difficulté et s’assure qu’on ne se lasse pas. Persona 5 n’est pas le type de jeu où il suffit de marteler frénétiquement au hasard tous les boutons pour passer un combat.
Et puis, même pour la partie visual novel – en plus de l’histoire super passionnante – il y a la contrainte du temps qui nous poursuit inexorablement. En effet comme à chaque opus, nous suivons le quotidien d’un lycéen qui doit jongler entre vie quotidienne et combats acharnés, afin de terminer certains donjons/battre les boss avant la date fatidique. Je ne parle pas du temps IRL, car vous pouvez passez 100 heures avant de battre le premier boss si vous le vouliez, par contre le fait de dépasser la date indiquée déclenche un « Game Over ». Ensuite c’est à vous de décider comment passer votre temps : prendre un petit job pour gagner de l’argent, améliorer les relations avec votre team, ou avec des PNJ importants, lire ou manger des burger pour augmenter ses stats… bref, il y a une réelle gestion du temps qui ajoute une autre dimension à ce jeu étonnant.
En parlant de team: un point que je n’ai pas encore évoqué. Comme dans les précédents Persona, vous pouvez donc gérer, invoquer, fusionner et faire évoluer vos Persona (vos familiers en somme) qui sont tous rattachés à une arcane de tarot. Cette arcane de tarot est lié à une relation que vous avez avec un protagoniste. Cela peut être quelqu’un de votre team, mais également certains PNJ bien particuliers. Faire évoluer votre relation avec ces personnes fait monter l’arcane qui peut vous attribuer des compétences passives ou actives, pendant les donjons ou dans la vie de tous les jours, et peuvent même vous donner accès à de nouveaux modules lors des combats. Ainsi, un membre de votre équipe pourra, si la relation entre vous est assez forte, vous sortir d’un état négatif lors d’un combat. Comme ça, sans que vous ayez à le trigger. Voir même, si vous avez touché un point faible d’un Persona que vous affrontez, vous pourrez passer la main à un autre membre de l’équipe, ce qui augmentera son attaque.
Il y a donc un réel enjeu sur les liens sociaux (les trouver, prendre le temps de les faire évoluer au max, renforcer les liens) et gerer son temps devient donc de plus en plus important afin de pouvoir profiter de tous ces avantages dans le prochain donjon.
Et cette direction artistique, mes aïeux, mais je l’aime d’amour pur et fort. Chaque menu est magnifique, ils ont même réussi à repenser les menus les plus bateaux qui soit : l’écran d’exp, d’équipement et les shop par exemple…
« Ok, ca me parait pas mal, mais si les combats sont chouettes et que la DA est cool, ca veut dire que l’histoire est cucul la praline, non ? »
Mais pas du tout ! Entre les séquences animées super bien faites, les persos et l’histoire sont très bien écrits (essayez vraiment d’éviter les spoilers, car l’histoire aborde des thèmes très actuels et se permet même de faire une critique acerbe de notre société). Une narration impeccable, doublée de personnages attachants et charismatiques. On a vraiment envie de connaître l’histoire de chacun (que ce soient des membres de l’équipe ou de personnages qu’on croise) et l’univers de P5 fait vraiment crédible. Surtout que pour la partie ‘vie quotidienne’, on a accès à plein de quartiers de Tokyo basés sur la réalité. C’est un réel plaisir d’aller flâner dans les rues afin de voir jusqu’où le studio est allé pour incruster détails et références.
La durée de vie est quasi infinie car l’envie de tester tous les chemins, maximiser toutes les statistiques, obtenir/fusionner tous les personas est immense et vous poussera à faire un NG+ (la preuve, j’en suis au NG+2 et 160 heures de jeu) ! Une partie peut osciller entre 85h et 100h en fonction de vos envies d’aller fouiner partout et de lire tous les textes.
« Mais il doit bien avoir un défaut non ? »
Et c’est ça le pire : je n’arrive pas à lui en trouver (hormis peut-être de nous avoir fait languir autant). Ce jeu est fini, léché, parfait… après, il faut aimer le style J-RPG évidemment. Certains parlent de la VF qui manque, et il est vrai que cela peut en rebuter certains. Mais s’il y a bien un jeu qui mérite qu’on s’investisse dans une langue étrangère, c’est bien celui-la !
La bande son est folle, mélange de funk jazzy avec des riffs et une voix entraînante. Elle souligne parfaitement les moments clés de l’histoire. Après plus d’une centaine d’heures de jeu, je réécoute encore avec plaisir l’OST. On ne sait pas si le jeu a été construit autour de sa musique ou si la musique a été écrite en regardant les développeurs au fur et à mesure de l’avancement du processus de création, mais la synchro est bluffante. .
Persona 5 a été très attendu et il a su combler, voir dépasser les attentes des plus grands fans de la saga. Ça fait vraiment plaisir de voir qu’un studio continue d’aimer le travail bien fait et ne se contente pas – comme certaines autres licences - de bâcler le travail. Atlus nous donne de l’amour pur sous forme de jeu vidéo. Un de mes jeux de l’année qui s’annonce pourtant exceptionnelle. La barre est dorénavant très haute pour les prochains jeux du genre.
Date posted: 13 mai 2017