Il y a quelques temps déjà, les développeurs de Hello Project annonçait leur nouveau bébé baptisé No Man’s Sky : un jeu d’exploration spatial à la première personne. En regardant les premiers trailers, le titre semblait prometteur, grâce à un accent mis sur la découverte d’un univers haut en couleurs, parsemé de créatures étonnantes et de paysages à couper le souffle. Plus tard, les développeurs annoncent un mode multijoueur : de quoi attirer les joueurs. Un mois après la sortie du titre sur PS4 (et PC), nous vous livrons nos impressions qui vous permettront de savoir si No Man’s Sky a véritablement su se démarquer et si le jeu en vaut la chandelle.
Jour 1 : Dans la lune
Le jeu met du temps à se lancer mais fini par démarrer la partie. Je suis échouée sur une planète étonnante : j’aperçois au loin de drôles de spécimens que je peine à décrire tant leur forme est surprenante. Mais je n’ai pas le temps de faire du tourisme car ma combinaison m’indique qu’elle manque d’énergie. Elle n’est pas assez performante et le niveau de son autonomie est encore faible. Je risque de mourir de chaleur ou d’asphyxie sur cette planète si je ne recharge pas ma combinaison toutes les 5 minutes environs. Et malheureusement, ça n’est pas ici que je trouverais de quoi l’améliorer.
Mais ça n’est pas mon principal souci car mon vaisseau est sacrément amoché. Il faut que je récupère des matières premières avec mon laser pour réparer mon tas de ferraille, le tout en scrutant la barre d’énergie de ma combinaison. Et comme si ça n’était pas assez compliqué, il faut également que je pense à récupérer des minerais pour recharger mon laser. Lui aussi voit sa barre réduire chaque fois que je l’utilise : c’est le serpent qui se mord la queue. Je dois rester vigilante si je veux éviter le jugement final. D’autant plus que des sentinelles rodent dans les parages et qu’elles n’hésite pas à me tirer dessus lorsqu’elles me repèrent. Pour l’instant, mon laser ne fait le poids face à ces petits robots flottants. Je sens qu’on va s’amuser…
Jour 2 : Dif Tor Heh Smusma
Après de longues heures à pulvériser des rochers pour récolter des matières premières, j’ai enfin de quoi réparer complètement mon fidèle destrier de fer. Je parvient à quitter la planète pour trouver de quoi améliorer mon médiocre équipement (pistolet laser, combinaison…). Me voilà en orbite est plusieurs possibilités s’offrent à moi : découvrir une autre planète de ce système pour trouver de nouveau horizons ou bien passer à la station spatiale. Comme j’ai déjà passé pas mal de temps à miner et que l’exploration me coûtera cher en matière première, je préfère me diriger vers la station.
Là-bas, je rencontre une drôle de créature douée d’intelligence. J’avais trouvé une traduction d’un mot de sa langue sur la planète précédente, mais ça ne m’aide pas totalement à le comprendre. Je peux quitter la conversation ou bien lui donner un peu de carbone pour qu’il m’apprenne un autre mot. La communication devrait m’aider à l’avenir : je préfère lui donner ce qu’il demande pour améliorer mon vocabulaire. J’ai appris le mot « visuel ». Je m’attendais à des mots un peu plus rudimentaires, mais je devrais me contenter de celui-ci…
A côté de cette créature se trouve un accès au marché. Il me permet de vendre quelques ressources que je n’ai pas eu de mal à trouver et de dénicher de quoi améliorer ma combinaison. Pour le reste de mon équipement, je devrais trouver des plans afin d’upgrader le niveau de mon laser notamment. Malheureusement, il ne me reste plus grand chose à faire ici : je me met en route vers mon vaisseau garé pour découvrir de nouveaux paysages. Quelques heures plus tard, j’ai déjà visité trois planètes, mais ma curiosité s’est endormie. La beauté et la diversité de leur faune sont discutables et je commence déjà à me lasser de la récolte de ressource, même si cela me permet de remplir mon porte-monnaie. Je sais comment mettre en pratique la longue vie et la prospérité, mais je me questionne sur sa pertinence dans ce jeu. A part visiter des stations délaissées sur les planètes et vendre mes récoltes sur le marché intergalactique, je ne sais plus trop quoi faire…
Jour 3 : Ca n’est toujours pas le septième ciel
J’ai amassé suffisamment d’argent pour m’offrir un propulseur et diminuer les temps de trajet de mon vaisseau. Autrement dit : je vais pouvoir visiter d’autres systèmes et qui sait, rencontrer une nouvelle forme d’intelligence. Ma curiosité se réveille. J’espère qu’elle sera satisfaite cette fois ! Je fini par atteindre un système inconnu dont la composition est étonnante. Il dispose de plusieurs étoiles et le paysage m’illumine. Le spectacle est magnifique, mais de courte durée car je dois trouver un nouveau cap. Je décide de me diriger vers une planète verte, en espérant découvrir des animaux étonnants et de nouvelles matières.
Pas de chance : la faune est inexistante. Mais mon scanner m’indique tout de même la présence d’une construction. J’atterris à côté de l’abri et m’y introduit. Je trouve quelques plans pour améliorer mon équipement mais malheureusement, ces nouvelles technologies sont trop imposantes pour mon inventaire. En effet, ses capacités sont limités. Plus tard, je trouve de quoi augmenter sa taille mais, une fois de plus, j’ai du mal à saisir l’intérêt des nouvelles compétences de mes équipements : je mine plus longtemps, me promène plus longuement, ramasse plus de matières premières, peut désormais détruire les sentinelles…Mais tout cela dans quel but ?
Il n’y a pas de multijoueur, pas de réel mission autre que d’avoir le pass atlas ou d’aller au centre du monde. Ce dernier objectif m’intrigue mais me fatigue d’avance, rien qu’en imaginant le nombre de fois où je devrais m’arrêter pour faire le plein de ressources sans compter les longues heures de trajets inintéressantes. Je me dit que je devrais apprendre à baragouiner la langue extraterrestre et que ça me permettra d’avoir un nouvel objectif. Quelques heures de jeu plus tard, Je connais une trentaine de mots mais ne comprends pas mieux les autochtones. Et dire que je m’étais donné tant de mal… J’ai déjà parcouru plusieurs systèmes différents mais n’ai pas rencontré d’autres formes de vie douée d’intelligence. Je décide de quitter la partie et de vendre le jeu : je n’ai pas la patience d’aller au centre du monde et j’ai peur d’en être déçue. Je sors le jeu de la console avec un semblant d’amertume, mais de bons souvenirs des paysages que j’ai parcouru.
En bref
No Man’s Sky dispose d’une bonne réalisation, même si le scénario est quasi-inexistant. Le système de survie est logique et le gameplay est assez intuitif à quelques exceptions près. Si le choix de la bande-son est discutable, elle donne une véritable patte au jeu et s’associe bien avec son style graphique. Malheureusement, No Man’s Sky reste trop contemplatif pour un titre au tarif « plein pot » et manque cruellement de contenu : pas de mode multi qui nous avait été promis, ni de quête à proprement parler. Même si ces contenus devraient arriver sous peu (on espère vivement qu’ils seront gratuits !), on a l’étrange sensation d’avoir payé une version bêta au prix d’un jeu finalisé. Et ça, c’est vraiment pas cool ! Ajoutez à cela une bonne dose de craft laborieux et de longs trajets ennuyeux et vous obtenez un jeu dénué de tout intérêt… ou presque. Car, il faut l’avouer, certaines planètes sont superbes et la palettes des couleurs utilisées est bien garnie ! Mais à part la récolte de minerai et la découverte d’abri, les interactions avec celles-ci demeurent limitées et l’intérêt s’envole loin vers d’autres horizons, très très loin… Si les jeux contemplatifs n’ont pas de place dans votre coeur, passez votre chemin. Sinon, restez sur Elite Dangerous : il y a des missions au moins…
Date posted: 22 septembre 2016