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[Test] Nioh #spoilerfree

[Test] Nioh #spoilerfree
Editeur/Développeur Team Ninja
Date de sortie 02/07/2017
Plateformes PS4
Genre Action-aventure
Classification Déconseillé aux moins de 18 ans
Testé par Tempête Digitale

Note

Total average

3.3/5

Histoire / Ambiance
Immersion / Gameplay
Intérêt / Durée de vie

Ce que j'en pense

J’ai longuement hésité sur les mots que j’allais utiliser pour parler de ce jeu.  Il fait partie de ceux que j’aime détester mais avec des moments de fulgurance qui me font l’adorer.  Un avis en demi-teinte mais – je l’espère – pas fade.

 

Le Samourai de RIV au pays des YOKAI

Dans Nioh, nous incarnons William Adams (sosie de Geralt de Riv dans The Witcher), premier anglais à découvrir le Japon Féodal (fait historique) afin de sauver son amie mais également devenir un samouraï, un vrai (fait vachement moins historique) .

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Son périple le fera rencontrer des personnages historiques du Japon féodal mais surtout … surtout…  il découvrira le monde riche des Yokai. Avant de dire ce que sont les yokai, je vais commencer par dire ce qu’ils ne sont pas : des démons.  En effet, dans le folklore très riche du Japon animiste et Shinto, les Yokai sont des êtres extraordinaires, bizarres et mystérieux.  En somme tout être surnaturel.  Il n’y a aucune notion de ‘bien’ et de ‘mal’ dans la dénomination globale, les yokai sont. Point. Certains portent chance, d’autres malheur, et encore d’autres sont dangereux.  Un peu comme les ‘Mushi’ décrit dans la série animé Mushishi (que je conseille vivement d’ailleurs si vous ne connaissez pas).

Bref, revenons au Yokai.  Ces créatures, d’une diversité ahurissantes, ont pour point commun d’avoir des pouvoirs surnaturels et vous en croiserez pas mal dans Nioh.  Ce qui fait plaisir est la fidélité des design aux Ukiyo-e de l’époque où se déroule l’histoire de Gér… euh William.

Le respect et l’amour de la culture japonaise transpire à chaque instant dans Nioh, que ce soit le soin des décors, des protagonistes ou des Yokai, et cela fait beaucoup de bien.

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Si la mythologie japonaise en général et les Yokai en particulier vous intéressent, je vous conseille de feuilleter le Dictionnaire des Yôkai de Shigeri Mizuki-san (dispo en français).

 

Du loot, du loot, du loot.

Dans Nioh vous allez looter, beaucoup, énormément, à la folie … un peu trop.  Tel un Diablo 3 au pays du soleil levant, vous allez en avoir pour votre argent.  Préparez-vous à passer du temps à trier, vendre, choisir les armes selon leur typologies, caractéristiques, bonus et surtout style de jeu.  Le nombre de builds sont infinis au point que cela peut devenir frustrant pour une personne tâtant encore sur le style qui leur correspond le plus.

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Plutôt en mode tank avec une armure super lourde mais qui du coup résiste mieux aux attaques, en mode archer avec tout misé sur les attaques à distance, en mode ninja hyper agile mais glass canon ou plutôt en mode onmyoji avec la magie des esprits ?  Ou un mélange de tout ça…

Il y a des compétences et des choix à faire partout.  Sur les armes qu’on peut fusionner, forger ou améliorer.  Sur les vêtements qui ont des actifs et des passifs qui peuvent être améliorés ou fusionnés.  Sur le perso avec les compétences à attribuer à chaque prise de niveau.  Il y a une réelle diversité dans les gameplay qui apporte une richesse au jeu mais peut parfois porter à confusion.

 

Un jeu difficile dans la lignée des souls … vraiment ?

Même s’il est très facile de faire le lien ou la comparaison avec la série des Souls (Demon Souls, Dark Souls…) de par son système de ‘die & retry’, je ne vois pas le lien. Certes, vous allez mourir.  Souvent.  Très souvent.  Et ce n’est pas grave. C’est comme cela que vous allez maîtriser vos armes, vos techniques et découvrir quel style de jeu et d’arme vous convient le mieux. C’est cette obligation de persévérer qui est le meilleur tutoriel du jeu. Même s’il existe un mode ‘Dojo’ pour apprendre des nouvelles techniques en fonction de la direction que vous prenez en tant que joueur.

Toutefois, pour moi la comparaison avec les Souls s’arrête là.  N’est pas un souls-like qui veut et le fait de mourir régulièrement n’est pas un argument suffisant pour l’inclure dans la série de From Software.

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A mon avis ce jeu est surtout un mélange d’Onimusha et Diablo, avec un soupçon de Demon Souls. Onimusha pour le mélange de magie et techniques d’armes ainsi que le Japon féodal et Diablo pour l’avalanche de loot qui vous tombera dessus. Oserai-je même parler de Mûso?  Difficile à dire.

Pour moi ce jeu n’est pas particulièrement difficile. Il est à certains moments frustrant par un manque de réflexion sur le game design et courbe de progression. Il existe à certains moments un réel gouffre entre la difficulté d’un niveau et celle de son boss de fin. Le gameplay n’est à mon avis pas assez peaufiné pour devenir aussi jouissif qu’un Bloodborne.  Je pense notamment aux hitbox d’un boss ou l’amplitude des attaques de ces derniers. Un boss peut frapper une zone à côté de vous et quand même vous quasi oneshot. Surtout que la réactivité de certains inputs peut être assez punitive, chose qui m’a fait quasi jeter la manette à plusieurs reprises, étant habituée aux combats dynamiques et bien pensés d’un Bloodborne.

 

Un déséquilibre récurrent et frustrant

On sent que le jeu est en développement depuis pas mal de temps et qu’il est passé entre plusieurs mains (projet initial démarré en 2004).  Il y a un déséquilibre certain entre la richesse des armes, inventivité dans le système de combat (avec les stances et la gestion du Ki) et le level design.  Le monde est découpé en level sans possibilité d’aller d’une partie à un autre sans passer par la map, ce qui empêche l’immersion, à mon avis.

Les descriptions de missions sont écrites à côté d’une image de la personne demandant un service.  Tout cela résulte dans le fait qu’on joue à Nioh comme on joue à un Diablo : on latte la gueule à des monstres, on loot et au final l’histoire ou le background, on s’en fout un peu. Chose hyper frustrante car l’amoureuse que je suis de la culture japonaise ne se sent pas du tout impliquée dans l’histoire, alors que je tombe totalement dans le public visé par ce jeu.  La réutilisation à outrance de level  prouve encore une fois le déséquilibre dans l’attention portée au développement des différents aspects du jeu.

 

Nioh : Je t’aime moi non plus

Nioh est sur papier le jeu que j’attendais. Un jeu qui donne la possibilité de jouer en ‘bourrance’ totale et attaque à distance à l’arc, tout en incluant des Yokai dans l’histoire (depuis Okami et Muramasa de Vanillaware je restais un peu sur ma faim à ce sujet).  J’avais pile poil du temps entre le platinum de Bloodborne et la sortie de Horizon: Zero Dawn (voir Persona 5), les astres étaient donc alignés pour que je prenne du plaisir à ce jeu et pourtant …  mon plaisir d’y jouer est aussi grand que ma frustration à certains moments (mais pas dans le bon sens, la frustration).  Le nombre de fois où j’ai écrié ‘mais c’est pas possible un gameplay pareil’ est égal au nombre de fois où j’ai poussé un petit cri car je reconnaissais des références de folklore.

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Les plus

- Une originalité dans le choix de placer le jeu dans le Japon féodal

- Une volonté d’innover le gameplay avec le système des Stances et la gestion du Ki

- La possibilité de personnaliser son personnage à son type de jeu (tank, glass canon, archer, ninja, mage,…)

- Des fulgurances de ‘bourrance’ jouissive et une exigence élevée du jeu qui pousse à s’impliquer (oui pour moi c’est un plus).

Les moins

- Des hitbox et zones de dégats parfois incompréhensibles

- Réutilisation à outrance de certains niveaux (oh, tu as fait un niveau ?  Bah refait le à l’envers, et ensuite tu le referas mais avec d’autres monstres et puis tu le rereferas mais ahaaaaaah un passage s’est effondré) …

- Un jeu découpé en zones ne créant donc pas un réel univers, diminuant l’immersion dans le jeu.

- Une courbe de progression mal pensée

 

Au final, Nioh est une brise rafraîchissante de pétales de cerisiers ensanglantés dans un monde où ce type de jeu tourne toujours autour de mêmes codes de heroic fantasy.  Le nombre d’imperfections égale le nombre de bonnes idées et mon cœur balance encore entre amour et haine.  Un jeu à faire si on le trouve en prix réduit ou en promo.

 

Tempete Digitale

About the author: Tempete Digitale

Il ne lui faut que cinq centièmes de seconde pour se retrouver dans son scaphandre de gameuse. Revoyons la même scène, mais au ralenti...

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