Il pourrait sembler présomptueux de sortir un jeu basé sur la peur peu de temps après l’effrayant Resident Evil VII. Pourtant, c’est le pari qu’a pris Bandai Namco avec Little Nighmares. Jeux d’horreur d’accord, mais la comparaison s’arrête ici, car là ou RE7 jouait les survivals réalistes à la première personne, Little Nightmares table plutôt sur vos peurs infantiles. Allez les enfants, plongeons ensemble dans vos pires frayeurs…
Il était une fois…
Le malaise démarre dès l’intro du jeu (sans spoil), puisque… il n’y en a pour ainsi dire aucune ! Juste la vague image floue d’une femme au teint blême et ça y est, on est déjà dans la peau de Six, petite chose cachée sous son capuchon jaune. Très vite, on s’aperçoit que son personnage n’a aucun moyen de défense (ni arme, ni coup de pied/poing, nada !), ne saute pas très haut et que sa seule possession est un petit zippo éclairant faiblement le décors plongé dans la pénombre de ce lieu inquiétant. Exit le sentiment de toute puissance que l’on ressent aux commandes d’un Kratos et même d’une Aloy, ou de tous ces (super) héros grands et forts : dans Little Nightmares, on ne s’est probablement jamais senti aussi petit et fragile. Ça promet pour la suite…
Petite chose fragile
La première chose innovante qui saute au yeux dans Little Nightmare, c’est donc son héroïne, Six. Imaginez, vous incarnez une toute petite fille, toute maigrichonne, vécu d’un ciré jaune et courant pieds nus. Vos jambes sont toutes maigrelettes et ne vous permettent pas de courir bien vite ou de sauter très haut. Pas de quoi vous défendre, aucune idée du lieu où vous vous trouvez, seulement que le décors est trois fois plus grand que vous et qu’il est peuplé de monstres à l’affût pour vos attraper pour vous dévorer. Ajoutez à cela chutes vertigineuses, meubles qui vous écrasent, océan de chaussures qui vous happent et vous n’aurez qu’un échantillon de ce qui pourra vous arriver. De plus, traverser le moindre couloir, ascenseur ou simple pièce s’avérera souvent périlleux, tant tous ce qui vous entoure est anxiogène et démesuré. Autant dire que sortir de ce lieu sordide et labyrinthique sera difficile et ponctué par la fréquente mort de votre petit avatar sans défense (ou presque). En clair, vous ne vous serez jamais senti aussi petit et aussi fragile.
Gameplay
Vous l’avez certainement compris, pour parvenir jusqu’à la sortie, les choses seront loin d’être évidentes et chaque décès de la pauvre petite Six risque d’être vécue comme un amer constat d’échec… même pas capable de sauver une fillette ! Mais en même temps, on ne peut pas vraiment dire qu’elle nous aide beaucoup la bougre ! En tout et pour tout une touche pour sauter et une pour allumer son zippo… pas d’esquive ou de double saut, aucune compétence à upgrader pour vous faciliter les choses. Chaque nouveau lieu sera comme un puzzle à déchiffrer pour parvenir à le traverser et mise à par un aspect plateforme, c’est surtout à votre patience et à vos méninges que Little Nightmares fera appel.
On se jette à l’eau ?
Ce texte est assez court, j’en convient, mais c’est parfois les choses les plus simples qui nous réservent les meilleures surprises. Ce qui fait la force de ce titre de Tarsier Studios (qui ont aussi bossé entre autre sur les Little Big Planet avec Media Molecule) c’est un gameplay au demeurant simple, mais loin d’être dépourvu de challenge et nombres difficultés, des graphismes qui paraissent assez basiques, mais tout en détails et petits clins d’oeil. Le tout baigné dans une ambiance diablement angoissante, parfaitement mise en exergue par une bande-son subtile mais qui prend part de façon intégrante à l’ensemble : celui un jeu qui vous rappellera vos plus vieilles angoisses, vos phobies les plus viscérales. A tester pour se prouver que l’on n’a plus peur du noir et des monstres du placard…
Les Plus :
- Comme dans un Limbo, un attachement immédiat à la petite Six… poor thing!
- Un jeu à ambiance, où le moindre grincement vous fera sursauter
- Le charadesign des monstres est vraiment original
Les Moins :
- Lorgne parfois vers le côté obscure du dead’n retry, éprouvant pour les nerfs
- Une durée de vie trop courte
- Joue avec les jump scares comme dans un slasher à petit budget