E3 2014, Inside dévoilait ses premières images. L’eau à la bouche, il a pourtant fallu attendre 2 ans de plus pour enfin avoir en main le petit frère du désormais célèbre Limbo. La team Playdead, souhaite nous régaler à nouveau par un concept qu’elle semble maîtriser, une deuxième réussite ?
« Le monde semble bien sombre quand on a les yeux fermés »
INSIDE… Rouge, fond noir. Voilà qui annonce la … non couleur, pour ce deuxième titre de l’équipe danoise Playdead. Au-delà d’avoir un nom plutôt évocateur, elle avait fait parler d’elle grâce au superbe Limbo, dont le monochrome et « l’histoire » sont devenues des références pour le genre plateforme en 2D.
Cinématique d’introduction ? Amorce de scénario ? Pour quoi faire ? Comme son prédécesseur, l’immersion est immédiate. Une vague de nostalgie nous envahis dès les premières secondes de jeu. Le gameplay est simple, fluide et 3 boutons suffisent. Plein écran sans ATH ou autres futilités, un petit garçon perdu dans la forêt court. Il fuit quelque chose, et on a peur pour lui, on angoisse pour lui lorsqu’on le voit trébucher, lorsqu’on aperçoit un mouvement qui n’est pas le sien, que des aboiements viennent rompre le silence pesant ou qu’un halo de lumière se dirige vers lui. La direction artistique est superbe et les animations sont fluides et jolies.
La palette de couleur choisie est beaucoup moins tranchée que son grand frère des limbes. Sombre évidement, mais la couleur du t-shirt du petit bonhomme qui rougit en fonction de la luminosité est à plusieurs reprise rappelée sur des éléments de décors. Les gris sont très travaillés aussi, ce qui permet une grande profondeur de champ, pas mal de détails et une sensation d’immensité… ou le contraire…
On passe d’un environnement boisé, à des surfaces métalliques en passant par l’humidité d’espaces immergés sans vraiment de transitions, mais hélas, qui se ressemblent un peu trop à mon goût.
« Le silence est un ami qui ne te trahi jamais »
Le bruit du vent dans les feuilles ou les gémissements lointains de la rouille, la respiration haletante de cet enfant qui semble perdu et les pas de sa course. Et puis parfois, une ambiance sonore plus présente qui rejoint la montée d’anxiété du moment.
Aucun mot, écrit ou prononcé, uniquement une narration grâce à la progression. Les quelques énigmes rencontrées ne sont pas d’une grande originalité, diversité et difficulté, mais ce n’est finalement pas ce qu’on demande à ce petit jeu, qui a sans doute une ambition plus grande, celle de faire réfléchir plus loin que l’immédiat et l’éphémère. Les personnages sans visage contribuent à laisser son imagination aller où elle veut.
Le « die and retry » auquel on pourrait s’attendre n’est pas vraiment présent. On avance, on admire et on reste sans voix.
« Le sublime est la résonance d’une grande âme »
On y est sensible ou pas, mais on joue à Inside en connaissance de cause. On est guidé par nos pas, mais tellement libre du reste. Un sombre voyage qui nous promène 5h environ à travers des remises en question sur la recherche d’évolution, entre autres. Mais chez Playdead, chacun sa vision, chacun son interprétation… Je vous laisse surtout apprécier la fin…
Les +
Immersif
Les jeux de couleurs profonds
La bande sonore impeccablement dosée
Les mises en questions suscitées
Les -
Pas de challenge
Légèrement répétitif
Vi
Date posted: 4 juillet 2016