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[Test] Anarcute

[Test] Anarcute
Editeur/Développeur Anarteam
Date de sortie 07/16/2016
Plateformes Xbox One
Genre Aventure
Classification Déconseillé aux moins de 3 ans
Testé par Nanazuka

Note

Total average

3.7/5

Histoire / Ambiance
Immersion / Gameplay
Intérêt / Durée de vie

Ce que j'en pense

En 2013, cinq étudiants français d’une école de jeu vidéo se lancent dans le développement d’un titre indépendant au concept aguicheur. Ce jeu, Anarcute, propose de diriger une manifestation paradoxalement mignonne. Le projet remporte de nombreux trophées, permettant de concrétiser le rêve des développeurs en 2016 avec sa commercialisation sur PC et Xbox One. Le concept a-t-il mérité toutes cette attention ?

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Une seule solution, le pouvoir du mignon

Dans Anarcute, la société est régie par le dictat d’une entreprise maléfique nommée Brainwash Corp. Elle contrôle les médias et assied son pouvoir dans toutes les rues du monde avec sa milice Brainwash Patrol. Mais le jeu ne s’attarde pas sur la thématique politique : le contexte sert uniquement de fil rouge. D’ailleurs, le ton est donné dans le titre mélangeant les mots « anarchie » et « cute », signifiant « mignon » en anglais. L’heure est donc à la détente, et non aux polémiques. Malgré cette légèreté, vous dirigez en 3D et avec beaucoup d’amusement une manifestation et devez la renforcer en recrutant un maximum de passants pour renverser le régime totalitaire. Vous libérerez différents pays sous forme de chapitres, contenant chacun plusieurs niveaux, dont un boss en fin de course. La plupart du temps, vous devrez récupérer des drapeaux pour libérer les villes, mais la destruction de certains monuments feront aussi partie de vos objectifs…

A chaque début de niveau, vous démarrez le mouvement avec deux ou trois assaillants. Plus vous récupérerez de manifestants, mieux vous pourrez faire face aux adversaires. En effet, une jauge se remplit au fur et à mesure que votre foule s’agrandit. Celle-ci compte plusieurs paliers permettant, une fois atteints, d’avoir de nouveaux attributs : rapidité, capacité de secousse, de faire tomber des bâtiments, bref, il y a de quoi faire ! Le système est bien pensé, mais est parfois mal équilibré. Dans certains niveaux, vous devrez remplir vos objectifs avec un nombre limité de manifestants, alors que que vous aviez besoin d’une capacité, tandis que dans d’autres, vous serez en surpopulation et n’aurez pas l’utilité des attributs acquis. Malgré ce léger déséquilibre, on prend plaisir à faire grandir la foule, qui ne tarde pas à brandir les pancartes passée la dizaine de manifestants regroupés. Le fun est d’autant plus prenant quand on réalise que ce sont des petits animaux à croquer qui font autant de boucan et de dégâts !

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Vos manifestants tabassent gentiment les forces de l’ordre à mains nues, ou leur balancent des objets récupérés automatiquement sur la voie publique. Vélos, distributeurs, plots ou encore véhicules, tout ce qui traîne dans les rues sera ramassé par votre foule. Voilà qui ravira les joueurs les plus flemmards ! En revanche, vous devrez fortement vous concentrer sur le cap de votre manifestation, dont le chemin est parsemé de snipers, rayons lasers et autres obstacles qui coûteraient la vie à vos assaillants. Ces phases de plateforme sont loin d’être évidentes car, rappelons-le, ça n’est pas UN personnage que vous dirigez, mais plusieurs dizaines.

Le curseur semble être placé au milieu de la foule, mais il n’est pas rare de perdre un peu le nord et de devoir abandonner contre sa volonté un ou plusieurs manifestants qui ont difficilement suivi le mouvement (RIP petit Carlin et petit Lapin…). On a donc l’impression que le gameplay est approximatif dans les déplacements, mais aussi sur d’autres aspects, comme le rayon d’action des armes qui, malgré un viseur apparent, attaque dans un périmètre étrangement défini. C’est un peu rageant, car on a la sensation d’avoir finalement peu de contrôle. Ce sentiment est également renforcé par l’absence de ciblage des ennemis. Même si un viseur apparaît, il est très compliqué de choisir un ennemi spécifique. Quand trois adversaires vous barrent le chemin et que vous n’avez pas d’autre choix que de foncer dans le tas et de tapoter machinalement le bouton de combat. Quand la foule est importante, on comprend difficilement qui tape qui et le plaisir s’amoindrit, même si une jauge de combat se remplit pour réaliser une ultime secousse.

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Malgré un gameplay approximatif, Anarcute dispose de mécanismes complets et recherchés qui poussent parfois à la réflexion. Avant de vous lancer à corps perdu dans un assaut contre la Brainwash Patrol, vous pourrez envisager plusieurs stratégies. Lancer une voiture explosive, faire tomber un bâtiment ou trouver une arme…Il faut faire preuve de créativité. Si on avait la sensation d’avoir peu de contrôle sur les manifestants, on reprend les commandes dans ces phases de réflexion. Aussi, vous devrez méditer sur la meilleure façon de détruire les boss. Car même si vous serez obligés de viser leurs points faibles, plusieurs possibilités s’offrent à vous.

 

Bien équipé pour manifester

Même si le gameplay est discutable, Anarcute parvient à séduire grâce à sa réalisation. Le système de scoring est intelligemment organisé (basé sur le temps, les nombre de manifestants réunis et d’officiers terrassés) et permet aux joueurs ardus de s’assurer une bonne rejouabilité, en plus des animaux cachés à libérer dans chacun des niveaux.

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La course aux rank Super apporte une dose de challenge appréciable qui sera récompensée par des tenues débloquées à gérer dans le menu de personnalisation. Si vous êtes sensible à l’esprit « kawaii », vous apprécierez troquer le traditionnel t-shirt rouge contre des tenues plus loufoques. Obtenir de jolis scores permet également de récolter des pièces à utiliser dans le distributeur, un arbre de capacité déguisé donnant accès à des « pouvoirs » comme la rapidité, la répercussion de dégâts au cours d’une explosion, et bien d’autres encore. Vous devrez donc choisir à bon escient !

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La progression de la difficulté est donc bien dosée et démontre une forte créativité chez les développeurs d’Anarcute. Au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu, vous obtenez de nouvelles compétences tout de faisant face à des challenges toujours plus compliqués : de nouveaux ennemis, de nouvelles contraintes, bref, on en oublierait presque qu’on joue à un titre indépendant à 12 € ! La réalisation d’Anarcute est donc étonnamment complète pour un « petit » jeu qui se voulait léger. Il bénéficie aussi d’une bande-son travaillée, assortie aux pays dans lesquels vous manifestez. et remplie de bruitages mêlant des petits cris mignons à des explosions.

Côté graphismes, les développeurs sont parvenus à imposer leur propre style sur un mouvement qui a pourtant inspiré de nombreux autres titres vidéoludiques. Il mêle le cartoon au kawaii avec brio et constitue l’une des forces incontestables du concept. Alors qu’on a l’habitude des images violentes de manifestants cagoulés dans les JT, Anarcute met en scène des animaux beaucoup trop mignons pour choquer. Et ça, il fallait y penser !

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En bref

Le concept d’Anarcute est tout simplement génial et apporte un souffle novateur sur les titres indépendants, souvent associés au genre de la plateforme ou à la 2D. Même si le gameplay est approximatif et répétitif dans certains niveaux, il contient de bonnes idées qui poussent à la réflexion et dispose d’une rejouabilité boostée par un excellent système de scoring et d’animaux cachés. On prend son pied à faire grandir cette foule et même si c’est le total chaos à l’écran, on est sous le charme du paradoxe hilarant auquel on assiste (« en avant mes p’tit mignons ! On va casser de la flicaille ! »). On aurait tout de même apprécié un mode versus en local avec un écran splité, car les objectifs de conquête de drapeau s’y prêtaient bien. Mais de dehors de cela, Anarcute apporte une bonne dose de fun et de bonne humeur qu’on n’avait pas croisé depuis belle lurette.

 

Nanazuka

About the author: Nanazuka

Résumé en quelques chiffres clés : 74kg : le poids de mon amour pour le jeu vidéo 1993 : je fais mes premiers pas vidéoludiques à deux ans sur Bubsy. 1m69 : la taille de tous les jeux vidéo auxquels j'ai joué, mais répartie en 6,2 colonnes (et sans les boîtiers...). 10h : temps moyen passé à jouer chaque semaine. 35°41′22 - 139°41′30 - 44 m : les coordonnées GPS de Tokyo, ma ville natale de cœur.

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