Si on vous chante « Digimon, petit monstre…« , ça vous rappelle quelque chose ? Et oui, vous avez bien deviné : il s’agit du générique du concurrent le plus redouté par la marque Pokémon ! Depuis 15 ans, Digimon tente de sortir de l’ombre du géant qui a soufflé samedi dernier sa vingtième bougie. Et pour cela, quoi de mieux qu’une attaque frontale avec un RPG ? En mars 2015, Digimon Story : Cyber Sleuth voit le jour sur PS Vita au Japon. Un an plus tard, il sort dans nos bacs occidentaux avec un nouvel argument à l’appui : le jeu est également disponible sur PlayStation 4. Alors forcément, la Team Les Gameuses avait envie de découvrir si Pokémon avait du souci à se faire, ou bien si la licence avait encore de beaux jours face à son Digiconcurrent…
Cyber sous-terre
Dans ce titre, vous incarnez un ou une jeune adepte d’un cyberespace nommé EDEN. Comme s’il était possible de parcourir un réseau social avec un avatar aux mêmes attributs que le corps humain, vous visitez les aires de ce monde virtuel à pieds. Alors que vous étiez tranquillement en train de chatter, un drôle d’avatar perturbe la discussion et vous somme de vous rendre dans les tréfonds du cyberespace sous peine d’être piraté. Cet endroit, c’est Kowloon : une zone oubliée de l’EDEN, devenue le repère des hackers. Bien entendu, vous cédez à la menace, tout comme deux autres personnes qui deviendront très vite vos compagnons d’aventure.
Le décor continue ainsi à se poser…Petit à petit…Puis, après de longues minutes à faire défiler les boîtes de dialogue (non pas inintéressantes, mais simplement très longues), vous finissez par ENFIN obtenir la capacité à faire combattre vos Digimon ! Vous devrez même choisir votre starter, au cas où cela ne vous rappellerait rien…Et pourtant, le système de combat est bien différent de celui des titres Pokémon. Car les mécanismes du gameplay de Digimon rappellent plus ceux d’un J-RPG. Par exemple, l’ordre des tours est visible depuis une barre latérale à la gauche de l’écran. Ainsi, vous pouvez facilement voir les répercussions de vos différentes attaques.
Aussi, des cibles colorées permettent de prévoir l’impact d’une attaque sur un ennemi (le bleu pour des dégâts amoindris et le rouge pour des effets décuplés). Comme dans Pokémon, on retrouve un schéma hiérarchique de dégâts (le type eau prend le dessus sur le type feu…), mais avec un niveau en plus constitué de trois types : virus, donnée et vaccin. Cela permet de pimenter un peu plus les combats dans votre réflexion stratégique. Pour la partie offensive, les Digimon peuvent réaliser des attaques basiques à volonté et des magiques limitées par des points SP. Bien entendu, si vous voulez optimisez vos dégâts, celles-ci seront primordiales.
Enfin, on note également une différenciation des plus appréciables. Si vous souhaitez farmer gentiment pour augmenter le niveau de vos combattants sans avoir à répéter les mêmes actions, notez que la touche Option vous fera passer en mode « automatique ». Ainsi, le combat se déroule tranquillement, sans que vous ayez besoin de donner d’ordres. Dans l’ensemble, on a donc affaire à un gameplay simple et efficace, avec des mécanismes ergonomiques et bien pensés. Et même si on retrouve des similitudes, le système de tour par tour de Digimon n’a rien à envier à celui des titres Pokémon. Et un bon point pour Digimon, un !
Elementaire mon cher Digimon !
Revenons à votre rendez-vous dans les tréfonds cybernétiques du repère des hackers, à Kowloon. Après avoir récupéré votre premier Digimon, vous faîtes la rencontre d’un énigmatique personnage et d’un monstre digital qui vous pousse à vous déconnecter un peu rapidement. Une fois revenu dans le monde réel, votre forme humaine semble avoir buggé. Ce qui ne manquera pas d’intéresser une sulfureuse détective qui vous embauchera : c’est à ce moment que vous devenez Cyber Sleuth ! A ce titre, vous résolvez des enquêtes en vue de percer les mystères autour d’étranges phénomènes liés à EDEN. Bien entendu, vous faîtes l’acquisition d’objets et d’argent quand les missions sont terminées (que serait un RPG sans ces deux éléments fondamentaux ?!).
Au cours de ces différentes enquêtes, vous serez amenés à rechercher, à combattre, parfois à tourner en rond, à faire la conversation et bien d’autres encore…En bref, on a affaire à un RPG bien garni et diversifié ! Avec plus de 50 cas à résoudre, l’ennui ne se fait jamais ressentir. En revanche, la longueur des dialogues et leur répétitivité peuvent nuire à votre patience, même si l’histoire reste mature et intéressante si les thématiques cybernétiques vous intriguent.
Grâce à au statut d’apprenti détective, le scénario de Digimon dispose d’un excellent fil conducteur. Même si les quêtes annexes baladent le joueur dans les différents quartiers emblématiques de Tokyo, l’intrigue principale demeure omniprésente.
La vie à la ferme 2.0
Si les boîtes de dialogue et les enquêtes vous donnent la nausée, vous pourrez vous couper des humains en vous consacrant à vos Digimon. Pour cela, le Digilab propose de multiples activités autour de vos monstres digitaux. Dans cet espace, vous pouvez faire évoluer vos combattants ou bien les rétrograder à leur précédentes formes, en vue d’acquérir la totalité du roaster. Vous pourrez aussi digiconvertir les monstres précédemment croisés et scannés (et oui, dans Digimon, on n’attrape pas les monstres : on doit les scanner plusieurs fois jusqu’à atteindre les 100% !). Autant vous dire que avez largement de quoi vous occuper dans cette ferme 2.0, peu importe le chapitre dans lequel vous vous trouvez. Mais la gestion des monstres va bien plus loin, notamment avec une ferme qui leur est dédiée.
Grâce à celle-ci, vous pouvez inciter les Digimon à s’entraîner en votre absence. Ils obtiennent ainsi des niveaux supplémentaires et permettent également d’obtenir la totalité des Digimon en les faisant évoluer. Vous pouvez aussi commander les Digimon présents dans la ferme dans un but précis. Après avoir choisi un leader, vous ordonnez aux Digimon de rechercher des enquêtes, de créer des objets et donc de s’entraîner. C’est à travers ce dispositif que vous prenez conscience de la richesse du jeu. Car en plus des types, les monstres disposent d’une nature : combattant, rechercheur, bref, il y en a pour tous les goûts ! En fonction du caractère du Digimon leader, les performances des autres Digimon de la ferme varieront. Ici encore, vous devrez faire appel à vos compétences stratégiques pour mener à bien vos projets…
Dans cet étable virtuelle, vous pouvez également disposez des objets optimisant les compétences de vos Digimon. Disposez un Autel de Feu, et tous vos monstres de ce type verront leurs stats augmenter d’un coup ! Vous l’aurez donc compris : les possibilités offertes par le Digilab sont complètes et on ne peut plus amusantes. De plus, la ferme est une idée aboutie et innovante dans le monde des monstres de poche !
Verdict
Avec un scénario haletant, des combats dynamiques, un système de gestion ultra complet, Digimon Story : Cyber Sleuth est un excellent RPG, bien qu’imparfait ! Mener l’enquête entre deux mondes (Tokyo et EDEN) renforce le sentiment de liberté, même si les quartiers de la capitale nippone sont assez petits et limités. Malgré tout, on prend beaucoup de plaisir à avancer dans l’histoire, ponctuée par des combats addictifs. Alors certes : les graphismes sont minimalistes, la bande-son ne sera pas au goût de tout le monde, les dialogues s’éternisent et le design des Digimon est discutable. Mais en dehors de ces défauts, ce titre saura amplement vous satisfaire si vous êtes adepte des RPG avec des combats de monstres. Car clairement, Digimon n’a rien à envier à Pokémon…Et vice versa !
Les + :
- l’immersion dans Tokyo
- la gestion des Digimon
- des combats dynamiques
- une histoire sympa
- une durée de vie XXL (25h d’histoire)
Les – :
- des dialogues qui n’en finissent pas
- absence de traduction francophone
- un design épuré mais simpliste
- des espaces limités
Date posted: 2 mars 2016