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[Test] Alan Wake
Trust no one in the dark*…
Pour planter l’histoire en quelques mots, Alan Wake est un auteur de polars d’horreur à succès, largement inspiré par l’oeuvre de Stephen King. Alors que l’écrivain souffre du classique ‘complexe de la page blanche’, sa femme Alice décide de l’emmener en vacances à Bright Falls – petit village côtier entouré d’une forêt de pins – histoire de lui changer les idées. Mais arrivé sur place, les évènements vont très rapidement s’enchaîner…
Tout commence par une vieille femme vêtue comme pour se rendre à un enterrement qui – cachée dans l’ombre – remet à Alan les clés du chalet qu’Alice a louée pour eux. Arrivé là-bas, les lieux semblent au premier abord paisibles… mais une atmosphère étrange y règne. Alice, qui souffre de nyctophobie (phobie du noir et de l’obscurité), envoie son mari faire le tour du propriétaire… quand celui-ci entend son épouse hurler dans la maison…
Vous vous retrouvez donc dans la peau d’Alan Wake, un peu déboussolé mais bien décidé à faire toute la lumière sur les évènements et à quitter Brighton Falls vivant avec son épouse. L’ombre noire qui vous poursuit possède les êtres autour de vous pour vous barrer la route, mais semble cependant accorder une importance toute particulière à votre travail… serait-elle animée par une conscience propre ?
Évidemment, vous évoluez la plupart du temps de nuit, ce qui accentue la sensation de malaise. Quand le brouillard se lève et que vous entendez les cris suraiguës d’un vent qui semble venir de partout et nulle part à la fois… c’est que les ombres vont vous attaquer. Et là, l’angoisse monte de suite d’un cran et vous vous préparer mentalement à être attaqué par les créatures ou objets que les ombres aurons possédés.
En effet, vos ennemis pourrons être humains – comme des anciens policiers ou bucherons – mais aussi inanimées (comme des machines de chantier voir des bâtiments entiers ! )… tous ceux que l’ombre noire investie sont habités par une furieuse rage de tuer… de vous tuer !
Les seuls moyens de vous défendre contre ces êtres obscures et possédés sont la lumière et les armes. La lumière chasse l’obscurité qui les entoure et les protège, les rendant ainsi vulnérables à vos armes. Imaginez donc, 3 gardes forestiers armés de serpettes vous sautent dessus au détour d’un bosquet : vous devez d’abord les inonder de lumière avec votre torche jusqu’à ce que l’ombre noire fuit, puis seulement leur tirer dessus pour les détruire… autant dire qu’il va vous falloir à la fois maitriser le terrain (ne pas se laisser acculer) mais surtout l’esquive ! Vous aurez aussi la possibilité de courir pour fuir, mais à peine quelques foulés et vous serez essoufflé… autant dire qu’il faudra garder cela pour les cas d’urgence.
La rareté des munitions ajoute à l’angoisse, on ose à peine s’en servir de peur d’en manquer à la fin. On trouve ainsi des armes à feu (pistolet, carabine), des lampes torches plus ou moins puissantes (alimentées par des piles d’une marque très connue…bof bof), des fusées éclairantes, des feux à main ou des grenades incapacitantes très efficaces mais malheureusement trop rares.
Parfois, vous croiserez un véhicule que vous pourrez ‘emprunter’ pour faire un bout de chemin… éclairer les ombres avec vos phares et leur rouler dessus sera alors une vraie partie de plaisir. Mais attention à votre conduite ! Si vous rentrez dans trop d’obstacles, votre voiture commencera à fumer, puis tombera carrément en panne… et il faudra poursuivre le chemin à pied…
Cependant, vous croiserez aussi sur votre chemin des objets qui vous apporteront des informations précieuses. Les radios diffusent une émission avec un commentateur qui vous donne des nouvelles sur ce qui se passe en ville et les téléviseurs, soit une émission de l’étrange « Zone X » – qui rappelle fortement la 4e Dimension et vous parlera de phénomènes étranges (dans le genre de ce que vous vivez…), soit des images de vous délirant ! Vous pourrez aussi ramasser des thermos de café (100 cachés dans le jeu) qui servent surtout à récolter des trophées Xbox.
Mais les objets le plus importants à ramasser sont des feuilles de papier. Mais pas n’importe quelles feuilles de papier puisque ce sont les pages de votre dernier manuscrit… que vous n’avez pas encore écrit : « Departure » (traduction : « Départ ») ! Étrangement, celles-ci semblent raconter ce qui vous arrive… Votre vie serait-elle un roman ? Prédéterminée et sans aucun recours possibles ?
Le fait d’avoir découpé le déroulement de l’histoire en chapitres donne d’ailleurs un côté roman à l’aventure, qui ne sera pas sans déplaire aux fans de séries policières. En effet, chaque chapitre de jeu se termine par un générique avec une chanson qui colle bien à l’ambiance et débute avec un « Précédemment dans Alan Wake », soit un petit résumé en image de l’épisode précédent, les scènes clés en somme.
Par contre, les aspects jeu d’Aventure sont assez succincts. Donner un coup de pied dans un panneau électrique pour pouvoir faire démarrer un projecteur… ne vous attendez pas à beaucoup plus compliqué. Bon, il y a parfois un petit côté tactique dans le sens : « Je n’ai plus qu’une fusée éclairante… est-ce que je fonce tout droit vers la sortie en croisant les doigts, ou est-ce que je m’embusque et met le feu quand ils sont tous sur moi ? », mais guère mieux.
De plus – et ce qui est assez décevant aux vues du soin apporté aux personnages et au scénario – les graphismes sont de qualités très moyennes. Pour les décors, ça reste très correcte : les collines piquetées de chênes et de pins sont magnifiques au levée du jour (surtout quand la nuit a été longue…) ; on a réellement l’impression d’évoluer dans un parc forestier américain… qu’on prendrait bien le temps de visiter si l’on n’était pas poursuivi. Par contre, les cinématiques sont assez moches : les personnages sont hyper rigides, l’expression de leurs visages fait très ‘poisson mort’, là où on aurait espéré lire les sentiments sur les visages…
D’autant plus dommageable sur ce style de jeu, où l’aspect est très important. Personnellement, je m’attendais à mieux (à cause d’Heavy Rain ?). Cependant, il faut bien avouer que l’ambiance générale, l’intrigue, l’envie de connaître la fin de l’histoire fait qu’on met un peu cela de côté… mais ça reste tout de même frustrant.
En conclusion, Alan Wake est un jeu délicieusement déroutant. Dérangeant comme un bon film d’angoisse, haletant comme un bon roman policier… celui-ci plaira certainement à ceux qui aiment l’aventure, l’exploration et le côté survival à la Resident Evil. Si l’on arrive à mettre de côté le fait que ça soit parfois assez moche et à se fondre dans l’histoire, c’est une quinzaine d’heures d’action et de frissons qui vous attend… ainsi qu’une fin à couper le souffle ! Pour ma part, j’ai passée un bon moment.
Les Plus :
- Construit comme une série (« Précédemment dans Alan Wake ! »), la narration donne envie de poursuivre… bien joué !
- L’obscurité, le fond sonore, les ‘ombres’ qui vous sautent dessus… autant d’éléments qui rendent l’ambiance oppressante… comme un bon roman de S. King ; )
- Une durée de vie raisonnable… surtout pour un roman
Les Moins :
- Alors que les décors sont très fins… les personnages semblent bâclés… dommage
- Le sponsoring un peu trop voyant (et pourquoi pas une pile géante à la place du héros, hum ?!)
- La partie « Aventure » un peu facile, on aimerait souvent que le challenge ‘cérébral’ soit un peu plus ardue ^^’
Note globale : 4/5
Plateforme(s) : Xbox 360, PC
Catégorie : Action / Aventure
Date de sortie Fr : 14/05/10
Classification : 16+
* : ne fait confiance à personne dans le noir…
J’hésitai à me prendre le jeu, mais je pense que je vais plutôt me tourner vers Left 4 Dead 2 dans le style des jeux « zombies » puisque j’aime bien les expériences multi-joueurs.
Sinon, c’est plutôt drôle cette présence des marques dans un tel jeu-vidéo, peut être que dans Super Mario Galaxy 2, on aura le droit à un sponsoring d’une marque ( DANONE pour la voie « lactée » hahahaha => [])
C’est marrant, la mode est de dire qu’Alan Wake est décevant techniquement alors que je trouve que ça envoie quand même du lourd…
Sinon content de voir que t’as apprécié le jeu, les gens qui en parlent en étant blasés m’énervent. ^^
« C’est marrant, la mode est de dire qu’Alan Wake est décevant techniquement alors que je trouve que ça envoie quand même du lourd… »
De même. Il ne faut pas oublier que la réso d’une Xboîte n’est pas celle d’une PS, et que donc, ça peut paraître moins beau.
Je trouve que le jeu exploite bien les capacités de la bécane pour ma part.
J’ai trouvé le sponsoring Ford vraiment plus voyant que celui des piles moi xD
Pour faire dans le sérieux ( oui, il faut donner l’illusion que je le suis ), j’ai trouvé ce Alan Wake très plaisant.
Il joue sur une peur primale qu’on pense avoir éliminé en étant adulte. Et on se retrouve à jouer, et à pétocher sévère en priant trouver au plus vite un havre de lumière. Comme quoi, finalement, même adultes, nous sommes toujours nyctophobes.
Je trouve que de ce point de vue, les ressorts psychologiques sont très bien exploités. On se met vraiment dans la peau de ce pauvre Alan, tentant de rationaliser des phénomènes normaux et paranormaux, en se demandant systématiquement si on n’est pas un peu fêlé du bocal, ou si vraiment, y’a un os dans le pâté.
C’est un bonne transposition des ouvrages de King sur l’écriture, et sur les sentiments qu’on peut avoir lorsqu’on écrit des récits horrifiques. J’ai beaucoup pensé à Sac d’os et à la Tour Sombre devant Alan Wake.
En outre, j’ai vraiment apprécié la mise en abîme entre l’action et les pages du manuscrit.
La musique contribue plus que largement à créer une ambiance angoissante, voire carrément stressante. Stressante pour moi, en tous les cas, puisqu’une partie de la musique de fond est identique au début de l’alarme d’un Silent Hill ou d’un Siren Blood Curse. Et je hais positivement cette sirène.
Au rang du légèrement négatif, je trouve que certaines phases sont très répétitives. La forêt est trop semblable, et on finit par savoir, avant même que la musique ne vous le dise, qu’on va se faire attaquer.
Kanzen >>> Bah pour être honnête, le sponsoring ne m’a pas gêné perso.
Sinon je suis d’accord pour l’aspect psychologique fort réussi, mais ce qui m’a le plus marqué reste tout de même les détails en terme d’immersion. Je pense notamment au fait qu’on soit obligé de se retourner pour voir derrière soit dans la nuit, ou à la vitesse de course d’Alan. Si on ajoute à ça la mise en scène en temps réelle (objets qui volent, arbres qui tombent, etc.), ça fait vraiment des merveilles.
Pour ce qui est du côté répétitif, je ne l’ai ressenti qu’au début du dernier chapitre (dont la structure est clairement visible et redondante : phase à pied, phase en bagnole, phase à pied, etc.). Et c’est vrai que pas mal de personnes critiquent le manque de diversité des environnements (toujours la forêt blablabla…), mais je trouve l’univers parfaitement cohérent et relativement bien exploité (ville, forêt, ferme, mine, jardin, etc.).
L’univers est très réaliste, on est bien d’accord.
Mais ce dernier chapitre est trop prévisible. C’est la seule ombre au tableau, et manque de chance, ça tombe à l’apogée du scénario.
Mais, en même temps, ce chapitre est dense, tant au niveau des révélation que de la furie qui s’empare de la ville.
Le petit « moment rock’n roll » était, lui aussi, vraiment, excellent !